Le créateur de la marque est Hugo Ferdinand Boss est né en 1885. En
1923, il installe sa société dans une ville au sud de Stuttgart en
Allemagne, à Metzingen. La première guerre mondiale avait causé une
crise économique importante dans le pays ainsi qu'une inflation
galopante. Au début, la fabrique confectionne des chemises d'hommes, des
coupe-vent et des vêtements de sport et de travail.
En 1925, la société compte 33 employés. Celle-ci subit la grave crise
de 1929 et est dans l'obligation de réduire ses effectifs. La
production se concentre alors sur des tenues de chasse, des costumes
régionaux, des vestes de cuir, des manteaux de caoutchouc et des bleus
de travail. Hugo Ferdinand Boss accorde à ses créanciers la location de 6
machines à coudre et certains de ses employés acceptent de réduire leur
salaire pour soutenir leur entreprise.
Malgré ces réorganisations, la marque frôle la faillite en 1930. Boss
doit son salut à son engagement un an plus tard au sein du parti nazi.
En 1931, il adhère au NSDAP, le parti d'extrême droite. Dès 1933, il
trouve des débouchés dans les commandes d'uniformes de la Wermarcht, des
SS et des Jeunesses hitlériennes. Pour assurer sa production, Hugo Boss
a recours à de la main d'oeuvre française, polonaise et ainsi qu'à des
déportés venus des camps de concentrations.
Après le conflit, il est jugé "opportuniste du troisième Reich". Il
s'en tire avec une amende de 80 000 marks et la privation de ses droits
civiques. Il meurt en 1948, tandis que l'entreprise poursuit son
activité et passe entre les mains de son gendre Eugen Holy.
Le Washington Post révélera en 1997 cette sombre histoire et le
groupe décidera de commander auprès de l'historienne Elisabeth Timm une
étude sur les activités de la firme à l'époque nazie. en 2000, la
société Hugo Boss accepte de verser la somme de 500 000 livres sterling
au fonds d'indemnisation des anciens travailleurs forcés, en
compensation du travail effectué pendant la Seconde guerre mondiale.
Après la guerre, l'entreprise vivote. Il faut attendre les années 60
et l'arrivée aux commandes des petits-fils d'Hugo Boss : Jochen et Uwe
Holy, pour la voir revivre vraiment. La page des années noires semble
alors plus ou moins tournée.
Le groupe Hugo Boss est ainsi fondé en 1970. La marque devient une
société de prêt-à-porter haut de gamme pour homme. La clientèle cible
les cadres d'allure virile et triomphante. Jochen et Uwe Holy importent
alors les meilleurs tissus d'Italie et travaillent la coupe des costumes
en réinterprétant le style italien.
En 1984, ils collaborent avec Procter&Gamble pour lancer des lignes de parfums.
En 1985, la société est introduite en bourse. Rapidement, les frères
Holy revendent 51 % des parts du capital au groupe industriel italien
Marzotto SpA (aujourd'hui Valentino Fashion Group). Ils se retirent
ensuite des affaires.
En 1993, Peter Littmann est engagé au poste de pdg d'Hugo Boss. Il
redéfinit alors la stratégie marketing de la société. Trois marques vont
différencier les lignes de vêtements : Boss pour les lignes classiques,
Hugo pour les créations plus jeunes et branchées, et Baldessarini pour
les vêtements de luxe, du nom du directeur artistique Werner
Baldessarini, d'origine autrichienne.
Mais la marque Baldessarini sera vendue en 2007 à son créateur Werner Baldessarini. La ligne Boss Selection la remplace alors.
En 1996 est créée le prix Hugo Boss pour l'art contemporain.
En 1997, la société qui trouve là un autre vecteur de croissance
signe un contrat de licence pour les montres avec la société helvétique
Tempus Concept.
En 2000, la marque crée sa première collection de prêt-à-porter
féminin. Un studio de création indépendant est d'abord ouvert à Milan.
Il est confié à une styliste extérieure à la marque. Mais celle-ci ne
trouvant pas son marché, les pertes seront alors très importantes. Elles
atteindront la moitié des revenus.
L'activité est alors rapatriée illico presto à Metzingen, entre les
mains des stylistes experts de la maison. Ils réussissent à sauver le
projet en appliquant à la femme les recettes éprouvées auprès des
hommes. Les résultats sont au rendez-vous. Dès l'année suivante, les
ventes de Boss Woman augmentent de 60 %.
Le chiffre d'affaires généré représente alors 9 % du total de celui
de la société. Ces résultats laisseront penser au dirigeant que le
prêt-à-porter féminin deviendra une source importante de développement
futur.
En 2004, Boss ouvre le magasin-phare de 1100 m² au 115 Avenue des Champs-Élysées.
En 2005 est lancée une gamme de cosmétiques masculins, Boss Skin.
Cette même année, une licence est accordée à Safilo pour des lunettes.
En 2006, un second magasin ouvre rue Saint-Honoré à Paris.
En 2007, des costumes sont toujours fabriqués en Allemagne. A
Metzingen, au siège d'Hugo Boss, 300 ouvrières et ouvriers produisent
140 000 pièces chaque année. Ce n'est qu'une goutte d'eau parmi les
quelques 30 millions de vêtements étiquetés Hugo Boss vendus chaque
année, mais cela permet à la maison de conserver la maîtrise de ses
prototypes, de ses échantillons et de réaliser des petites séries. C'est
à Izmir en Turquie ainsi qu'à Cleveland dans l'Ohio que sont produits
la grande majorité des costumes. Hugo Boss s'approvisionne également
auprès de sous-traitants.
En 2008, une licence est accordée à Swarovski pour la fabrication et la distribution de bijoux pour l'homme et la femme.
Et fin 2008 c'est avec Samsung que Boss s'associe pour commercialiser un mobile griffé Hugo Boss.
Aujourd'hui, Hugo Boss, c'est plus 1000 de magasins dans le monde et 1,5 milliard d'euros de chiffre d'affaires.
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